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 Sweet escape [PV Dorothea]

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Caïm Folial Vonnegut
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Caïm Folial Vonnegut

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MessageSujet: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeDim 26 Fév - 8:34

Deux mois déjà. Deux mois que Folial avait endossé le costume d’ambassadeur de Crane avec pour seul but de découvrir les faiblesses de ce royaume. Il ne lui avait pas fallu une semaine pour découvrir sur quoi reposait leur économie complexe. Mais ce inquiétait surtout Alan Crane, c’était la puissance militaire de l’Andor. Ainsi que sa reine, inflexible. Les militaires ne sont que des braves chiots au service de leurs reine, c’est là que se trouvait le nœud du problème. Esmeralda von Lysfeld. Dès le premier regard qu’ils avaient échangé, Folial avait su que cette femme serait redoutable. Elle l’avait regardé droit dans les yeux, sans crainte. Elle n’avait probablement aucune intention de laisser Crane s’approprier son territoire, ni celui des autres d’ailleurs. Malgré ses recherches et ses pirouettes de langage, il n’avait rien découvert d’utile sur elle. Esmeralda von Lysfeld, était une femme redoutable, qui ne se laisserait pas manipuler aussi facilement. Le seul espoir de Crane résidait bien en la fille-héritière. Cette jeune fille pourrait lui apprendre bien des choses au sujet de sa mère…suffisamment pour pouvoir l’évincer. Et cette pauvre créature n’aurait jamais la carrure pour supporter de telles responsabilités. Le royaume serait fragile, vulnérables, presque sans défenses…Quelques manipulations de l’intérieur seraient suffisantes pour le faire s’écrouler, aussi facilement qu’un château de cartes…Tout cela semblait très facile, en théorie. Seulement, ce genre de manipulations demandait énormément de temps. Le rôle diplomatique que Folial devait jouer l’empêchait d’aller droit au but. Sans compter sur la méfiance qu’on lui attribuait. La réputation de Crane n’était pas à refaire, alors comment faire confiance à son ambassadeur ? De plus, la reine protégeait ses arrières. Les rares fois où le démon avait pu entrapercevoir la silhouette voilée de la princesse, elle s’évanouissait rapidement ou bien, il était invité à on-ne-sait-quelle activité qu’il ne pouvait pas refuser en tant que diplomate. Deux mois, et toujours rien de solide. Folial commençait à s’impatienter.

Cette nuit-là, Caïm Vonnegut rôdait aux abords du palais royal, l’âme sombre. Ce rôle était très difficile à jouer. S’attirer la sympathie de tout le monde, être sans cesse sous surveillance…Les enjeux étaient bien trop importants pour qu’il puisse s’accorder un écart de conduite. Enfin…le seul qu’il pouvait se permettre, c’était de se balader seul dans les rues de Caemlyn, la nuit quand il n’avait rien d’autre à faire et où personne ne pouvait le voir. Il marchait de l’autre côté de ce mur en pierre, de ce mur si oppressant. Il détacha ses cheveux en demi-teinte et se redressait. Pour son rôle de diplomate, il se tenait toujours avec les épaules un peu voûtées et rentrée vers l’avant. Sa carrure si large et déséquilibrée ne collait pas vraiment avec le rôle d’un petit ambassadeur. Il leva les yeux au ciel. La lune était pleine cette nuit, et sa lumière se reflétait sur les pierres blanches du mur d’enceinte. Dans ce silence et ce calme, le cœur de Folial n’inspirait qu’à une chose : tout saccager, morceaux par morceaux…Une violence qu’il ne comprenait pas, mais qu’il contrôlait. La folie de Folial.
Et dans ce silence, un bruit de pas discret. Le son fluide du tissu qui glisse. Le démon se retourna rapidement, aux aguets. Etait-il épié ? Depuis combien de temps ? Le bruit de pas s’éloignait. Caïm avança lentement dans l’ombre pour voir de quoi il en retournait. Au détour de l’épaisse muraille se tenait une petite silhouette, vêtue de vêtements sombre et ordinaire. La lumière de la lune se reflétait sur le voile qui couvrait sa tête. Se pourrait-il que ce soit la fille-héritière ? Les lèvres du démon s’étirèrent en un rictus. Si c’était le cas, il ne fallait pas laisser filer une telle aubaine. La princesse , seule, en dehors du palais…Bien des choses pourraient se passer. Il avait envie de l’immobiliser, de poser ses mains sur son cou, de lever ce voile et de lui murmure ses intentions meutrières au creux de l’oreille…Mais non, le démon réprima cette pulsion, il devait en profiter pour s’approcher d’elle. S’attirer sa sympathie, la séduire… Que pouvait-elle bien faire en dehors du palais, si tard et seule ? Sûrement une romance interdite. Elle avait probablement un rends-vous galant avec son Dom Juan. Les humains sont si prévisibles.

Toutefois, Caïm devait rester subtil. Comment pourrait se faire connaître sans paraître suspicieux ? Il ne pouvait pas la suivre, en tout cas pas trop longtemps. Elle finirait par s’en rendre compte. Leur rencontre devait sembler parfaitement accidentelle. Alors réfléchissons. Que ferait monsieur tout le monde dans cette situation ? Une personne masquée aux abords du palais royal… Jouons un peu aux idiots. Folial sortit de sa cachette et se dirigea simplement en direction de la princesse, prétendant ne pas la voir, jusqu’au dernier moment.

«Hey vous là ! Qu’est ce que vous faîtes ? »

Il n’en fallu pas davantage à la fille-héritière pour se retourner vers Caïm. De toute évidence, elle ne se savait pas suivie, ni observée. Le démon avait prévu qu’elle ne s’enfuirait pas. Elle ne voulait pas se faire remarquer, alors courir très vite et se faire poursuivre n’était pas vraiment la meilleure façon de passer incognito. Caïm fit deux pas de plus dans sa direction avant de feindre la surprise.

« Attendez une minute...Ce voile…Se pourrait-il que…Votre altesse ?»demanda-t-il avec hésitation.

Sa petite mise en scène était parfaite. Après avoir confondu la princesse avec une voleuse de bas étage, il la reconnaissait grâce à son voile. En se mettant également dans l’embarras, il espérait s’attirer la sympathie de Dorothea von Lysfeld. Peut-être se confierait-elle à lui, lui intimant de garder le secret. Etrangement toute envie d’aller l’égorger dans une ruelle sobre s’était évanouie. Au contraire, il souhaitait juste s’approcher suffisamment, pour entrevoir ce qui se cachait sous ce voile.
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeVen 2 Mar - 9:21

Anne Camblewick était la capitaine de la garde qui entourait jour et nuit la Fille-Héritière pour la protéger de tous les périls qu’elle encourrait. Elle allait toujours au devant, son épée courte à la ceinture, portant, comme toutes ses autres gardes, des chausses plutôt que des robes. Anne avait une démarche féline, rapide, mais prudente. Elle ne produisait pas le moindre son quand elle avançait et, lorsqu’elle s’approchait sans s’annoncer, Dorothea ne pouvait s’empêcher de sursauter. Anne était sans doute la personne la plus proche d’elle, celle qui partageait le plus son intimité. Lorsque la fille héritière était baignée, elle surveillait non seulement l’accès aux appartements, mais elle veillait aussi à ce que les servantes ne commettent pas d’imprudences autour de sa protégée. Anne avait un nombre incalculable de qualités. Elle était vaillante, forte, ne connaissait ni la paresse, ni la peur et on vantait régulièrement ses mérites, surprenants pour une femme portant l’épée. Elle avait bien des qualités sans doute, et Dorothea savait les reconnaître et les louer quand elle le devait. Mais il arrivait bien souvent que la Fille-Héritière ne vit en sa gardienne qu’une vieille fille frustrée et contraignante.

Elle préférait, et de loin, la surveillance de son frère. Avec lui, elle pouvait rire, plaisanter. Anne était un mur fermé qui ne voyait pas plus loin que la tâche qu’elle avait à accomplir. Et, soyons honnêtes, il était beaucoup plus facile pour Dorothea de se soustraire à la vue de son frère qu’à celle d’Anne, empêcheuse de tourner en rond.

Ce soir, elle ressentait particulièrement le besoin d’être seule, d’échapper à ce carcan qui l’entourait sans cesse, à ce palais qui n’était bien souvent qu’une cage dorée, la porte grande ouverte, mais que l’oiseau hésite à franchir. Elle avait envie de sentir le vent frais sur sa peau. Pas le vent du jardin, qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir parcouru de long en large à de nombreuses reprises, sous la surveillance de sa Garde personnelle. Elle voulait penser, se retrouver de l’autre côté des remparts sans être pressée de toute part. La nuit était le moment parfait pour cela. Pas de foule, l’obscurité pour la voiler, et une chance d’échapper à la vigilance de ses gardes. Elle savait que ça n’était pas Anne qui montait la garde devant sa porte cette nuit-là. Fort heureusement, la Capitaine avait besoin de sommeil elle aussi.

Dorothea était assise sur le rebord de son lit. Elle portait une longue chemise de nuit mais, juste à côté d’elle, à portée de la main se trouvait une tenue toute différente, ainsi qu’une cape qu’une servante lui avait amenée pour la réchauffer quelques nuits auparavant. La Fille-Héritière s’était légèrement mouillée le visage et rougit le bord des yeux avec de la poudre. Elle prit son souffle, construit sur son visage un air excédé et alla vers la porte, qu’elle ouvrit toute grande avant de s’exclamer.

« Muriel ! Votre va et vient incessant devant ma porte m’empêche de trouver le sommeil. Vous avez l’air d’être incapable de vous retenir de faire du bruit. »

La jeune fille qui se trouvait là eut l’air mortifié et se fit toute petite. Elle était l’une des dernières recrues de la Garde. Dorothea avait l’intention de jouer là-dessus. Murielle, serrant les dents, demanda pardon et dit qu’elle ferait plus attention. Dorothea prit un air encore plus exaspéré.

« Le bruit même de votre souffle m’indispose ! Je veux que vous quittiez ce couloir et me laissiez trouver le sommeil ! »

La jeune fille bafouilla qu’elle n’avait pas l’autorisation de quitter son poste, ce à quoi Dorothea répondit par un bref éclat de rire.

« Pas l’autorisation ? La Fille-Héritière vous donne un ordre et vous croyez qu’il vous faut une autorisation pour obéir ? Si vous avez peur qu’Anne vous dispute, eh bien sachez que cela restera entre nous. Vous reviendrez avant le lever du soleil et direz que vous avez gardé ma porte toute la nuit. Pour une bonne nuit de sommeil, je ne dirai rien à votre Capitaine. »

La jeune fille hocha la tête, s’inclina et partit. Dorothea s’empressa d’abandonner sa chemise de nuit et d’enfiler sa tenue de rechange, une robe de voyage d’un vert profond, au col haut. Elle plaça sur ses cheveux une coiffe légère et en fit tomber le voile sur son visage. Finalement, elle enfila la cape, épaisse et sombre. Ça n’était pas la première fois qu’elle sortait de sa chambre. La plus haute tour du château ? Rien là-dedans ne l’impressionnait. Adolescente, elle avait rapidement pris connaissance des aspérités dans la pierre, celles qui permettaient d’y poser le pied ou la main sans risque. C’était une méthode comme une autre … mais elle préférait de loin se fier à l’échelle de corde pour descendre.

Son évasion était presque réussie. Elle rentrerait longtemps avant le lever du soleil, comme elle l’avait déjà fait. Elle ne ferait que profiter un peu des étoiles, du ciel si vaste. Si elle se faisait prendre, la jeune Muriel aurait de sérieux ennuis. Et elle de même. Elle était parfaitement capable d’imaginer Anne Camblewick la coucher sur ses genoux et lui donner la fessée sans la moindre gêne. Elle longeait les remparts, s’apprêtait à la franchir quand une voix la fit se glacer et s’arrêter. Courir n’eut pas été prudent. Elle se tourna doucement vers la source de la voix, avec toute la dignité qu’elle possédait, et attendit que l’homme s’approche. Malgré la noirceur, elle le reconnut sitôt qu’il se trouva près d’elle. Malheureusement … lui aussi sembla la reconnaître.

« Attendez une minute...Ce voile…Se pourrait-il que…Votre altesse ?»

Un vent de panique balaya l’espace entre les deux individus. Le vent, ou alors était-ce Dorothea qui s’était précipité pour apposer sa petite main contre la bouche de l’homme pour l’empêcher d’émettre un son de plus ? De l’autre main, elle plaça l’index devant son voile, à hauteur de sa bouche pour lui faire comprendre ce qu’elle attendait de lui.

Sa respiration était sifflante. Elle ne s’était pas attendue à rencontrer quelqu’un, et surtout pas cet homme, l’ambassadeur de Crane. D’un mouvement, elle repoussa sa capuche en arrière, dévoilant ses épais cheveux roux, mais conservant toujours le voile sur son visage. Une goutte de sueur perla dans son dos et se félicita de n’avoir pas tout de suite porté la main sur le poignant caché entre ses seins. Quel incident politique fâcheux c’eut été si elle avait dû le planter dans la gorge d’un ambassadeur.

Elle devait réfléchir. Réfléchir vite. Cet homme côtoyait à l’occasion la cour de sa mère, pouvait lui faire mention de cette rencontre inopinée. Quelle conduite adopter ? Quel parti prendre ? Elle ne pouvait pas jouer la naïve : elle avait une réputation digne de celle de sa mère. Elle croisa les bras sous sa poitrine et, droite comme un i, toisa l’homme de haut en bas.

« C'est une drôle d'heure, pour une balade nocturne. Puis-je savoir ce qu'un ambassadeur de Crane fabrique dans les jardins du Palais Royal de Caemlyn ? »

Elle pouvait se servir de cette information pour garder son propre secret. Après tout, outre les gardes qui faisaient une ronde occasionnelle, personne ne se baladait la nuit dans les jardins, à rôder autour du palais. Peut-être allait-il rejoindre un contact en ville, quelqu’un qui soit lié à Crane. Sa mère lui avait appris la méfiance face à tout ce qui s’approchait du tyran.
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeMar 6 Mar - 10:27

Avant que Caïm n’ait pu ajouter un seul mot, la jeune fille se précipita, rapide comme le vent pour le faire taire, sa main contre sa bouche. Bien, pensa Folial. Elle ne veut vraiment pas être découverte. D’un geste, la fille héritière lui intima le silence. Le démon réprima un rictus. Si seulement elle savait à qui elle s’adressait…La respiration de la jeune femme était rapide, sifflante. Apparemment Caïm venait de lui faire une petite frayeur. La jeune fille fit tomber sa capuche, dévoilant une épaisse chevelure rousse. Pas de doute, il s’agissait bien de Dorothéa Von Lysfeld, avec cette cascade de boucles enflammées. Toutefois, elle sembla prendre conscience de sa condition et bien qu’elle ait intimé le silence quelques instants plus tôt, elle se mit à parler.

« C'est une drôle d'heure, pour une balade nocturne. Puis-je savoir ce qu'un ambassadeur de Crane fabrique dans les jardins du Palais Royal de Caemlyn ? »

Folial dû se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire, ni sourire. Une petite cruche de princesse qui lui faisait la morale. Mais tu ne vois pas la poutre dans ton œil ma pauvre. Regardez-la, les bras croisés, ce ton insolent,…Une gamine qui a besoin de bonne leçon. Caïm Vonnegut lui apprendrait peut-être le respect, l’obéissance et surtout la crainte. Mais ce n’était pas tout de suite, patience, patience…. A la place il se composa un air légèrement embarrassé et répondit d’un ton hésitant :

« Hé bien…Je ne faisais que me balader. Observer les étoiles…tout ça… »

Il se doutait que Dorothéa ne croirait pas un mot de ce qu’il venait de dire. Elle avait du plomb dans la cervelle et sa mère l’avait probablement sermonné à son sujet. De toute façon, cela faisait partie de personnage. Conceal and Reveal. La règle numéro un. Il est plus facile de faire passer un mensonge après un autre, en le faisant passer pour de la vérité. Pour peu que votre interlocuteur vous accorde ce crédit.

« Vous savez, votre altesse, bien que je possède la liberté de me déplacer à ma guise, je ne suis pas dupe. Je sais que le moindre de mes mouvements est étudié, surveillé. Un peu comme vous, majesté. »Il esquissa quelques pas sur le côté et détourna le regard.Caïm leva les yeux vers les étoiles. « De plus, je connais le sentiment oppressant…étouffant…que procure les épaisses murailles des palais. …Comme les barreaux d’une cage. » Il avait murmuré ces derniers mots.

En effet, Folial avait voyagé à travers le monde, avait vu et vécu dans ses palais. Certains, décadents, étaient tombés en poussières depuis longtemps. Et avec ces cendres gisaient les fantômes de leur royauté. Mais cette comparaison avec la cage, c’était Gwendolyn Weiss qui lui avait soufflé à l’oreille. Elle se sentait piégé comme un animal. Incapable d’avancer. La vie de château l’avait réduite à devenir un animal de compagnie, un oiseau en cage, qui peut voir le monde sans l’explorer. Qui chante et chante, sa haine, sa tristesse, ses regrets à en perdre la voix, à défaut de pouvoir voler et s’échapper. C’était la chose la plus triste et la plus noble que Folial n’ait jamais vu. Quoi qu’il en soit, Dorothéa Von Lysfeld devait probablement s’identifier à ce genre de sentiment. Sinon pourquoi tenterait-elle de s’échapper quelques instants de sa prison dorée ? Il ne pouvait que viser juste. Pourtant il n’éprouvait aucune sympathie pour la jeune femme. A ses yeux, elle en représentait qu’une gamine pourrie gâtée, insolente par-dessus le marché. Mais puisque qu’elle deviendrait un de ses pions, il fallait en prendre bien soin, et surtout ne pas la casser.

« Cependant…. »

L’homme se tourna vers la jeune femme, le visage impassible.

« Il serait vraiment fâcheux que quelqu’un informe votre entourage aux sujet des sorties nocturnes de votre altesse. Je crains que votre surveillance n’en soit que renforcée. Après tout la sécurité de la princesse est d’une importance capitale. »

Le démon se retint de sourire, et de conserver l’expression grave et sérieuse qui s’était emparée de ses traits. Bien entendu, il avait de quoi faire chanter mademoiselle la fille-héritière, et il ne comptait pas s’en priver. Il pouvait encore en rajouter. Et vos gardes personnels votre altesse ? Il seront punis sévèrement là pour sûr. Enfin bref, il comptait sur elle pour comprendre l’étendue du désastre qu’il pouvait faire en dévoilant son secret. Folial, de son côté était protégé sur tout les points. Un peu de persuasion du style, j’ai parfaitement le droit d’être ici et ça passerait. En réalité, seule la princesse se trouvait en difficulté. Et il lui faisait comprendre qu’il n’était pas dupe, dans son petit jeu.

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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeMer 14 Mar - 9:37

Observer les étoiles ? En effet, le ciel était particulièrement propice à l’observation en cette nuit. Presque aucun nuage à l’horizon : la lune et les étoiles couvraient le monde d’une lueur un peu surnaturelle. Dans les rues de Caemlyn, on pouvait sans doute voir, des fenêtres, quelques chandelles encore allumées pour les rêveurs nocturnes, les veilleuses inquiètes … C’était aussi cette ambiance, précisément, que Dorothea était venue chercher en se glissant hors de la fenêtre. Alors pourquoi doutait-elle de cet homme quand il lui affirmait être sorti pour cette même raison ? Parce que c’était un ambassadeur de Crane, et que sa mère lui avait appris à se méfier de tout ce qui était lié au dictateur, de près ou de loin. C’était, pour elle, une raison suffisante de ne rien prendre pour acquis de ce qui sortirait de sa bouche. À travers son voile, elle ramena son regard sur l’homme.

« De plus, je connais le sentiment oppressant…étouffant…que procure les épaisses murailles des palais. …Comme les barreaux d’une cage. »

Elle l’avait écouté parler sans broncher. Ce genre de discours, cette compréhension … elle l’avait souvent vue à l’œuvre chez des solliciteurs, auprès de sa mère, la reine. En effet, qui voulait obtenir une faveur du trône du lion employait souvent cette technique. Vous devez comprendre, ô ma reine … Nous connaissons tous deux cette situation … et ainsi de suite. Cela fonctionnait très rarement, et Dorothea était loin de se laisser émouvoir. Elle était en cage pour sa protection et pouvait le comprendre. Cet homme était surveillé parce qu’il transportant avec lui l’ombre de Crane, la faisait entrer dans l’Andor et personne, absolument personne, n’en était heureux.

« Cependant…. »

Voilà … Elle attendit, silencieuse. Le voile sur son visage empêchait son interlocuteur de voir le regard méfiant qu’elle lui accordait, et le pincement de ses lèvres pour s’empêcher de l’interrompre.

« Il serait vraiment fâcheux que quelqu’un informe votre entourage aux sujet des sorties nocturnes de votre altesse. Je crains que votre surveillance n’en soit que renforcée. Après tout la sécurité de la princesse est d’une importance capitale. »

Ses lèvres pincées eurent soudain une autre fonction : l’empêcher d’émettre un petit rire. Ses épaules se détendirent tout d’un coup. Elle ne s’était pas trompée sur cet homme. Voilà qu’il tentait de la faire chanter en insinuant qu’elle pourrait avoir des ennuis. Elle sourit. Lui, par contre, s’était trompé sur sa personne : Dorothea avait appris de sa mère qu’il ne faut jamais laisser un adversaire vous menacer, même si vous étiez pris en défaut. « Ça lui accorde un pouvoir sur toi et, en tant que Fille-Héritière, tu te dois de ne jamais y céder. Encore moins quand tu seras Reine. Préfère toujours au chantage un déshonneur léger à avouer une faute, et prendre ton ennemi en défaut. Ou si c’est impossible, fais simplement disparaître la source de ton tourment. »

Elle observa longuement l’homme devant elle. Avouer qu’elle s’était sauvée en pleine nuit valait mieux que de lui donner la moindre prise sur elle. Elle serait sans aucun doute punie, mais sa mère la féliciterait de son honnêteté à la fin.

« Vous n’êtes pas très familier des cours si vous croyez qu’une princesse se soucie un tant soit peu des ennuis que peuvent avoir ses serviteurs. »

Bien sûr, elle ne s’en moquait pas. Elle intercèderait en faveur de la jeune Muriel. Elle l’avait forcée à désobéir en abusant de sa nouveauté dans son emploi. Elle ne serait pas battue, mais elle perdrait certainement son poste. Dorothea veillerait à ce qu’elle soit réaffectée ailleurs dans le Palais et que sa condition ne change pas.

« Nous pourrions aller voir la Capitaine de la Garde tous les deux ensemble, qu’en dites-vous, Vonnegut ? Peut-être auriez-vous l’honneur d’être fessé en compagnie de la Fille-Héritière, comme tout enfant qui désobéit au couvre-feu ? »

Son ton était plus joueur que moqueur. Cette idée la faisait assurément sourire. Elle avait été fessée un nombre incalculable de fois par Anne. Quelque humiliante qu’ait été la pratique, Dorothea la supportait sans broncher, se relevait et oubliait dès que son postérieur perdait sa couleur rosée. Mais les hommes avaient tendance à voir une fessée comme un affront personnel et le portaient sur le cœur bien longtemps. Un vieux proverbe disait que dans la tempête, le roseau plie, mais se relève. Le chêne, lui, résiste et finit par casser. Sa nourrice avait souvent utilisé cet adage pour lui parler des hommes et des femmes.


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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeDim 25 Mar - 7:35

Il fallait admettre que c’était assez inconvenant, voire même frustrant de converser avec Dorothéa von Lysfeld. Son voile empêchait Caïm de connaître ses réactions, de noter le mouvement de ses traits lorsqu’il parlait et donc de prévoir, de deviner et d’adapter son discours. Le démon se retrouvait les yeux bandés, et la princesse, elle, avait l’avantage grâce à cette fine barrière de tissu. Caïm pouvait à peine distinguer la forme de son visage dans l’obscurité. Il aurait voulu arracher, déchirer en mille morceaux ce ridicule morceau de tissu, ou bien encore le réduire en cendre et ainsi la dévoiler, vulnérable à la face de la lune. En soi, ce serait comme un viol, un viol de ce mystère si bien cultivé. Mais ce n’était pas encore pour tout de suite. Qui sait, une fois que Crane et lui auraient mis ce royaume à feu et à sang qui sait ? Il serait sans doute le premier à lui faire payer son arrogance. En attendant, Caïm Vonnegut gardait un visage impassible, conforme à son petit rôle dans cet échange primordial.

« Vous n’êtes pas très familier des cours si vous croyez qu’une princesse se soucie un tant soit peu des ennuis que peuvent avoir ses serviteurs. »

Il souhaitait pouvoir sourire. Le démon fréquentait les cours et les lieux de pouvoirs depuis des centaines d’années. Et malheureusement, elles se ressemblaient toutes, les mécanismes humains manquant cruellement d’originalité. Il y avait toujours des relations secrètes au sein d’un palais, et le manque d’affection ou d’intérêt de la famille royale pour ses enfants, ou bien tout simplement leur solitude, projetait leur affection sur les personnes les plus proches d’eux : serviteurs et dames de compagnies. Il en était de même pour les nourrices. Les familles princières sont toujours dysfonctionnelles…Et Dorothéa Von Lysfeld ne semblait pas être le genre de personne à martyriser ses serviteurs, qui étaient peut-être les seules personnes à voir son visage.

« Nous pourrions aller voir la Capitaine de la Garde tous les deux ensemble, qu’en dites-vous, Vonnegut ? Peut-être auriez-vous l’honneur d’être fessé en compagnie de la Fille-Héritière, comme tout enfant qui désobéit au couvre-feu ? »

Décidemment, la princesse était forgée dans le même métal que sa mère. A part pour le sens des convenances, à moins qu’elle n’ait choisi délibérément de les ignorer. L’idée de se faire fesser comme un enfant par une quelconque capitaine de la garde était si incongrue et si ridicule que e démon ne put réprimer un rire. Sa main gantée collée sur sa bouche pour qu’on ne puisse distinguer ses crocs, il riait doucement. Bien entendu Caïm n’avait jamais été fessé, de la même façon qu’il n’avait jamais été un enfant – des humains incomplets à ses yeux. Il était né, énergie destructrice d’origine inconnue et avait pris forme humaine lors qu’il s’était échappé des enfers pour atterrir sur terre. Le démon parvint à maîtriser son hilarité. L’ambassadeur ne craignait pas une seule seconde de se retrouver confronter à la capitaine de la garde, en revanche, il serait fâcheux de mettre fin aussi rapidement à cette opportunité d’en savoir plus sur la princesse. Il avait déjà réuni quelques maigres informations jusqu’ici. La fille-héritière ne serait pas aussi facile à manipuler que prévu. Mais son arrogance et son courage pourrait lui servir tôt ou tard. Entre-temps, il lui faudrait « persuader » les domestiques de lui parler de ce voile. Désormais il comptait évaluer la curiosité de la demoiselle, avec une petite phrase anodine.

« On ne m’avait pas prévenu que sa majesté possédait un tel sens de l’humour »

Une phrase simple et anodine et pourtant…Habilement caché dans cette phrase, des doutes, des suppositions. De quoi l’avait-on donc prévenu ? Sa présence était-elle vraiment un hasard ou bien une tentative de l’intercepter ? Et surtout qui l’aurait bien prévenu de quoi que ce soit ? En réalité, il s’agissait d’un pieu mensonge. Les seules certitudes que Caïm possédait à l’égard de la princesse étaient son nom, son rang, et la ferme attention de toute la famille royale qui souhaitait la mettre à l’écart de l’ambassadeur. Pure protection ou raison diplomatiques ? C’était à lui de le découvrir.

« Quoi qu’il en soit…Félicitations. Sa majesté a gagné mon silence. » Il fit mine de reculer pour s’en aller, comme si la discussion était close. « Allez donc rencontrer votre amant secret, profiter de votre liberté factice ou que sais-je. Mais soyez prudente, certains paieraient cher pour voir votre tête sur un plateau. Même dans les rues de Caemlyn. »

Caïm tourna les talons et fit mine de s’en aller. Bien entendu, il avait planifié cet échange pour voir jusqu’au la curiosité de la princesse pouvait aller. Avec cette demi-menace et le doute qu’il avait dû semer dans son esprit tout à l’heure, il était pratiquement impossible qu’elle le laisse partir. A moins de le suivre pour tenter de découvrir quelque complot secret de Crane à l’intérieur de ses murs. Les mensonges de Folial étaient si habilement ouvragés, dans leur forme et dans leur contenu qu’elle ne pouvait que les croire. Il n’avait même pas besoin d’user de la persuasion. Le doute, la méfiance régnait déjà dans l’esprit de la jeune femme. Et connaissant un peu son tempérament de lionne de l’Andor, elle ne le laisserait pas filer, à aucun prix.
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeVen 6 Avr - 8:55

En proposant la fessée à Vonnegut, Dorothea savait qu’elle pouvait s’attendre à deux réactions. La première était la réaction outrée d’un homme qui n’est pas habitué à se faire prendre en défaut. Fort probable, pour un ambassadeur, un personnage sérieux qui doit observer les convenances et ne jamais être pris en défaut, pour l’honneur et la réputation de celui au nom duquel il parle. Mais il y avait une autre possibilité. Si cet homme descendait dans les jardins pour regarder les étoiles, c’était que lui aussi était étouffé par le carcan de la haute société. Ce genre d’homme pouvait fort bien prendre la proposition avec une pointe d’humour, et c’est ce que fit l’ambassadeur, posant pudiquement la main devant sa bouche pour dissimuler un petit rire. Dorothea, fidèle a sa condition et au sérieux qu’on lui connaissait, ne se laisserait jamais aller à plus qu’un mince sourire. Les seuls éclats de rire qu’on lui connaissait, elle les dispensait chichement à son frère, parfois à sa sœur.

« On ne m’avait pas prévenu que sa majesté possédait un tel sens de l’humour »

Cet homme avait beau être un ambassadeur, il était comme tous les autres … à l’exception sans doute que pour lui, la curiosité se justifiait par son poste. Un ambassadeur se devait de connaître tout ce qui touche aux us et coutumes de la région où on l’envoyait. Des espions mondains, comme sa mère les appelait parfois.

Il semble que vous avez mal choisi vos informateurs.

Mais qui aurait été à même de lui dévoiler quoi que ce soit d’important sur la Fille-Héritière ? Sa mère et son frère, mais ils ne diraient rien. Ses servantes connaissaient ses habitudes au moment du coucher ou des repas. Elles pouvaient dire toutes ses petites manies sans doute. La Garde des femmes pouvait parler de ses escapades nocturnes, mais la Garde ne parlait pas : si les prétendants de Dorothea savaient que celle-ci erre parfois en ville la nuit, sans compagnie, ce ne pourrait être que désastreux. Quant aux nobles et à la population, ils ne connaissaient de Dorothea von Lysfeld que cette silhouette droite et fière qui se tenait toujours un peu en retrait et avec qui il était plus qu’ardu d’obtenir la faveur d’un entretien.

« Allez donc rencontrer votre amant secret, profiter de votre liberté factice ou que sais-je. Mais soyez prudente, certains paieraient cher pour voir votre tête sur un plateau. Même dans les rues de Caemlyn. »

Elle regarda Vonnegut encore une fois, certaine qu’il ne savait rien sur elle qui ait la moindre importance. Quoi qu’à cet instant, il croyait visiblement qu’elle s’échappait régulièrement pour retrouver un amant. Quelle idée ! Logique, certes … Mais quelle idée ! Le jour où Dorothea von Lysfeld ramperait jusqu’aux pieds d’un homme et risquerait son honneur pour un joli minois n’était pas né. Mais qu’il le croie, s’il le voulait. Qu’il le dise à son maître, qui pensera n’avoir comme future adversaire qu’une jeune écervelée. Elle l’observa alors qu’il lui tournait le dos pour partir, réfléchissant à ce que cette rencontre dans les jardins pouvait signifier. Elle s’apprêtait à tourner les talons et sortir de l’enceinte du palais quand un éclair lui traversa l’esprit. Elle s’élança à la suite de l’ambassadeur et l’attrapa par le bras pour le tirer en arrière afin de les dissimuler tous les deux dans l’ombre.

« Voulez-vous vous faire tuer, sombre imbécile ? Si vous partez dans cette direction, vous tomberez nez à nez avec les gardes qui font leur ronde. Croyez-moi, ni la reine ni moi n’avons envie qu’une guerre ouverte se déclare entre Crane et l’Andor parce qu’un ambassadeur aura trouvé la mort dans les jardins de Caemlyn. »

Dorothea connaissait l’itinéraire et les habitudes des rondes de garde autour du palais. Elle les avait étudiées, et notées pour ne jamais se faire prendre à la pointe d’une lance lors de ses escapades nocturnes. De plus, la minuit n’était pas très loin : c’était l’heure où la vigilance était la plus forte. Les années avaient prouvé que les prétendant de la princesse privilégiaient cette heure romantique pour tenter de s’introduire dans le palais, jusqu’à elle. En temps normal, Dorothea aurait depuis longtemps quitté l’enceinte et évité l’achalandage mais sa conversation avec Vonnegut l’avait ralentie. Elle attendit quelques instants en silence, plaquée contre le mur et obligeant l’ambassadeur à faire de même. Après un court moment, ils commencèrent à entendre le pas des gardes sur les pierres. Le son se rapprochait. Ils purent les voir défiler, la lune se reflétant sur leurs armures et leurs armes. Dorothea retenait son souffle. Ces hommes n’étaient pas des idiots, et le moindre bruit les alarmerait. Elle attendit que le silence fut tout à fait revenu et fit signe à l’homme de la suivre. Elle le mena à travers les jardins, avançant rapidement, sachant qu’une prochaine ronde ne tarderait pas. Elle le guida jusqu’au mur d’enceinte, traversa une haie et quelques buissons et atteignit son but : une brèche étroite dans le mur, qu’elle avait empruntée à maintes reprises … mais qu’elle emprunterait ce soir pour la dernière fois. Une fois dehors, elle se tourna vers celui qui l’accompagnait.

« Dès demain, ma mère sera informée qu’une brèche a été trouvée dans le mur d’enceinte, et des ouvriers viendront réparer le mur. Ne croyez pas pouvoir repasser par cet endroit. »

Ni lors d’une prochaine escapade, ni à l’occasion d’une attaque. Ce genre de faiblesse pouvait servir à un ennemi lors d’un siège. Oui. Dès demain, Dorothea s’assurerait que tous les murs soient inspectés. C’était fort ennuyeux pour elle-même.

« Je ne sais pas si vous aviez l’intention de sortir de l’enceinte … quoi qu’il en soit, vous voilà dehors. Et maintenant n’est pas un bon moment pour faire demi tour. »
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeMar 10 Avr - 13:14


Caïm Vonnegut tournait les talons. Ce n’était plus qu’une question de seccondes avant que la princesse ne lui mette des bâtons dans les roues, à cause de sa curiosité. Cependant la suite des évènements ne se produisit pas exactement comme le démon l’avait prévu. La jeune fille attrapa son bras, sans surprise, et Folial se fit entraîner sans résistance dans un coin d’ombre.

« Voulez-vous vous faire tuer, sombre imbécile ? Si vous partez dans cette direction, vous tomberez nez à nez avec les gardes qui font leur ronde. Croyez-moi, ni la reine ni moi n’avons envie qu’une guerre ouverte se déclare entre Crane et l’Andor parce qu’un ambassadeur aura trouvé la mort dans les jardins de Caemlyn. »

Il ignorait tout à propos des gardes et de leurs rondes. Décidemment, Caïm devenait paresseux avec l’âge, songeant que la persuasion viendra à bout de tout. Et même si l’un des gardes l’avait attaqué, il aurait pu le tuer avec l’arme de l’autre et le convaincre que lui seul avec commis le meurtre, pour une raison quelconque. Cependant il fallait toujours mieux éviter ce genre de situation dramatique, et se reposer davantage sur la discrétion. En tout cas, l’ambassadeur avait pu remarquer les réticences de la reine à propos de cette guerre. Lui qui pensait que l’Andor, cette nation autrefois si orgueilleuse et guerrière aurait pris les devants pour éviter que le pouvoir de Crane ne s’étende – il s’était trompé. Ils restaient derrière leurs murailles, avec crainte et orgueil, tentant d’aplanir la situation autant que possible et de préserver la paix. Dommage. Folial aurait préféré une guerre mondiale de loin et si les choses devaient stagner encore longtemps, il comptait bien lui donner un petit coup de pouce, d’un côté comme de l’autre afin que l’humanité soit déchirée par une guerre sanglante et sans précédent.
Mais pour l’instant, il fallait songer à des choses plus pragmatiques. Caïm garda le silence intimé par Dorothéa et la suivit jusqu’à une brèche inconnue dans la muraille.Ils s’y glissèrent l’un après l’autre et se retrouvèrent de l’autre côté de la forteresse.

« Dès demain, ma mère sera informée qu’une brèche a été trouvée dans le mur d’enceinte, et des ouvriers viendront réparer le mur. Ne croyez pas pouvoir repasser par cet endroit. »

Dommage, en tout cas, cela prouvait bien que mêmes les murailles de Caemlyn n’étaient pas imperméables à l’effet du temps, et surtout pas aussi impénétrables qu’on le pensait. Les deux protagonistes se retrouvèrent donc seuls dans l’ombre, du côté interdit.

« Je ne sais pas si vous aviez l’intention de sortir de l’enceinte … quoi qu’il en soit, vous voilà dehors. Et maintenant n’est pas un bon moment pour faire demi tour. »
La demoiselle semblait bien au courant des horaires de la garde royale. Autant ne pas trop s’éloigner au risque de se faire prendre et de créer une commotion. Il serait fort inconvenant que la vraie nature de l’ambassadeur de Crane soit révélée.

« Et bien… » dit-il en époussetant la poussière blanche qui s’était déposée sur ses manches. « Bien que je n’aime pas ce genre de choses, je dois admettre que je vous dois une fière chandelle, votre majesté. Grâce à vous, nous avons évité un incident diplomatique fâcheux. »

Il se demandait si la princesse avait d’autres tours dans son sac, elle commençait à devenir plus intéressante que prévu. Quelle raison la poussait à se rendre à l’extérieur, quelles affaires ? Et surtout pour dissimuler son visage constamment, même dans la sécurité des murs du palais ? A l’exception de certaines peuplades exotiques, il n’avait jamais vu une femme de l’Andor se comporter ainsi. Dissimulait-elle vraiment son visage ou bien une quelconque infirmité, une laideur repoussante indigne d’une princesse ? Son voile était bien trop épais, même pour les yeux du démon.

« Merci. » dit-il simplement avec une sorte de soupir de soulagement avant d’esquisser une courbette vers l’avant. « Cependant, j’ai bien peur de devoir me reposer sur vos connaissances en matière de garde pour revenir. Par conséquent…je n’ai malheureusement pas d’autre choix que de vous suivre. Vous m’en voyez navré, votre majesté. »

Bien sûr ses intentions étaient bien différentes. Plus il pouvait en apprendre sur la princesse, le mieux ce serait. Où se rendait-elle ainsi, masquée par son voile et l’obscurité ? A cette heure-ci la plupart des rues de Caemlyn étaient vides, seules quelques masures misérables acceptaient encore de servir de l’alcool à quelques ivrognes et quelques voleurs, qui se réunissaient pour partager leur butin. Dans les petites rues étroites, certains jouaient encore du couteau, attendant une victime potentielle. Rien de bien acceptable pour une princesse donc. Caïm posa un genoux à terre, comme et baissa la tête, dévoilant ainsi sa nuque, comme pour prêter serment.

« Permettez-moi donc de vous accompagner. Les rues ne sont pas sûres et je ne serai pas rassuré si vous deviez partir seule.De plus, je vous garantie la fidélité de mon silence. »

Caïm était persuadé que la princesse possédait suffisamment de ressource pour se défendre mais, bien évidemment, il n’était pas censé l’avoir deviné. Et malgré la façon dont il présentait les choses, il ne s’agissait pas d’un choix pour la demoiselle. Il la suivrait bien entendu, contre son gré s’il le fallait. Toutefois il préférait ne pas avoir à se cacher, cela lui économiserait du temps et de l’énergie.
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeVen 20 Avr - 8:57

Certes, l’incident avait été évité. Toutefois il devrait l’être pour le reste de la nuit, aussi. Jusqu’à ce que l’ambassadeur et la Fille-Héritière puissent regagner chacun leurs appartements sans se faire remarquer. Heureusement pour elle, Dorothea savait quelles artères éviter. Dans certains quartiers de Caemlyn, les rues étaient presque plus occupées la nuit que le jour. Inutile de préciser que c’était principalement dans les secteurs plus mal famés. Aux alentours du château, on trouvait principalement quelques échoppes fermées pour la nuit. Les seules âmes qu’elle risquait de rencontrer étaient des hommes un peu de travers sortant d’une taverne, ou une patrouille de la garde. Mais en dehors du palais, le zèle des soldats n’était pas le même. La plupart préférait traîner dans les tripots. Oui, Dorothea savait précisément quelles routes emprunter, et lesquelles éviter. Il n’y avait que pour contacter son messager qu’elle se risquait dans les secteurs plus à risque, mais elle n’avait rien à lui remettre cette nuit : il ne lui était pas encore revenu avec les nouvelles qu’elle lui avait demandées la dernière fois.

« …je n’ai malheureusement pas d’autre choix que de vous suivre. Vous m’en voyez navré, votre majesté. »

À travers son voile, elle le regarda un moment, muette. Par la Lumière, elle n’avait aucune envie d’être suivie par cet homme. Ça lui gâcherait sa nuit. Elle ne voulait pas partager le ciel parfait de cette nuit avec quelqu’un d’autre. Si elle sortait à cette heure, c’était justement pour éviter toute compagnie et se permettre une once de liberté, observer les cieux lointains et s’oublier un instant, oublier ses responsabilités présentes et futures, oublier qui elle était et tout ce qu’elle savait sur le monde. Dans ces moments de solitude, elle se permettait de penser « Et alors ? » Et alors, quelle importance que Crane contrôle le Ghealdan ? Et alors, pourquoi ne pas partir en guerre maintenant, même si le peuple à écraser est un ancien allié ? Pourquoi attendre ? Et aussi pourquoi se soucier de l’extérieur de l’Andor ? Elle soupira. Bien sûr elle se souciait de tout cela, comme tout le monde en Andor. Mais parfois elle aimait à oublier qu’elle avait à se soucier de ce genre de choses, imaginer que ses plus grandes préoccupations soient d’une nature plus superficielle, plus humble. Par exemple, ne pas avoir à traiter avec des ambassadeurs, les normes de la diplomatie et tout ça. Elle haussa les épaules.

[color:be1d=# d0888f] « Très bien. Mais je vous préviens : montrez-vous le moindrement déplaisant ou inconvenant et je vous reconduirai dans un enfer où les hommes seront tellement ivres et agressifs que vous en sortirez les pieds devant. »

Elle n’avait jamais mis les pieds dans un enfer, ces tavernes réputées pour leur saleté et la mauvaise conduite des gens qui la fréquentaient. Ce qui s’y passait était terrible, et il y avait des morts toutes les nuits. Et c’était sans parler des femmes qui y servaient les boissons qui risquaient de se retrouver les jupons sur les reins et le visage sur le bois d’une table. C’était ce que son frère lui avait dit : « Entre là-dedans une seule fois, et tu seras, au mieux, tuée. » Elle aimait bien désobéir, mais dans ce cas-là, elle conservait une certaine réserve.

Et gardez-bien en tête qu’on ne doit pas nous voir. J’ose à peine imaginer les rumeurs qui se mettraient à courir à travers la ville.

Car si la noblesse était particulièrement friande des rumeurs de ce genre à propos de la Fille-Héritière, les bourgeois et les paysans ressemblaient à des enfants lorsqu’une rumeur leur passait sous le nez. Ils la tournaient et la retournaient, fascinés par le pouvoir des mots sur leur propre esprit. Dorothea, si on avait écouté le peuple, aurait été fiancée à plus d’une quarantaine d’individus, et été la maitresse d’une vingtaine d’hommes politiques, et d’un berger. Elle ignorait qui était le berger visé par cette vieille rumeur, mais il devait avoir connu son heure de gloire. Pas question qu’on croit que l’ambassadeur de Crane fut son amant.

Elle fit un signe de tête léger pour dire à l’homme de la suivre, se retournant dans un froufroutement d’étoffes. Elle le guida à travers divers chemins et ruelles, jusqu’à se retrouver sur un petit chemin imparfait dans la forêt. Elle leur fit suivre ce chemin une bonne demi-heure avant de déboucher sur un petit promontoire surplombant une partie de la cité. On pouvait voir le palais, non loin, resplendissant, éclairé par ses torches, oui, mais reflétant la lumière de la lune et des étoiles. La jeune femme leva le nez vers le ciel, et soupira d’aise. C’était son endroit préféré dans tout Caemlyn. Elle n’y était ni libre, ni captive. Mais elle pouvait contempler à la fois la liberté, et son devoir. Sous son voile, elle sourit. Normalement, elle l’aurait retiré, pour mieux voir la carte du ciel. Mais elle avait en tête les recommandations de sa mère : jamais elle ne devait l’enlever devant un homme. Pas tant qu’elle n’aurait pas la puissance pour contrôler cette aura.

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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeDim 29 Avr - 11:46


Contre toute attente, la princesse accepta. Elle ne paraissait pas particulièrement enthousiaste mais plutôt résignée. De toute évidence elle préférait éviter un quelconque scandale ou un accident diplomatique fâcheux. Caïm ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi facile de la convaincre. Il avait toujours du mal à cerner la jeune fille, peut-être qu’avec un peu plus de temps il pourrait en apprendre davantage à son sujet. Une chose était sûre, elle avait plus d’un tour dans son sac et lui soutirer des informations se révélait risquer voire même stérile. Malgré une hostilité partagée, tous les deux faisaient mine de respecter les convenances, de paraître amical tout en cherchant à démasquer l’autre. Quel jeu dangereux.

« Très bien. Mais je vous préviens : montrez-vous le moindrement déplaisant ou inconvenant et je vous reconduirai dans un enfer où les hommes seront tellement ivres et agressifs que vous en sortirez les pieds devant. »

Il en doutait, bien entendu mais il garda une mine grave et solennelle lorsque la princesse héritière prononça ses mots. Les tripots, les ivrognes, les bandits…Il connaissait bien ce monde gras et répugnant, il l’avait côtoyé occasionnellement. Et au milieu de cette bière infâme, de ces crasses, de ces hommes puants et de ses femmes de petite vertu, régnait le désespoir du monde. En d’autres termes, une véritable drogue pour un démon, l’origine même de la bassesse humaine. Et ces hommes s’y vautraient librement, encore et encore, comme des porcs qui attendent, résignés, l’abattoir. Délicieux.

Et gardez-bien en tête qu’on ne doit pas nous voir. J’ose à peine imaginer les rumeurs qui se mettraient à courir à travers la ville.

L’ambassadeur acquiesça et releva le col de son manteau pour se couvrir une partie du visage. Une rumeur ou un scandale n’arrangerait aucune des deux parties. Dorothéa le guida dans un dédale de ruelles sombres, et de sentiers forestiers– que Caïm mémorisa – avant d’aboutir à une sorte de colline qui dominait la capitale. On pouvait distinguer le palais, ses murailles immaculées qui reflétaient la lumière des astres comme un miroir, et ses torches qui brulaient lentement, diffusant une lumière chaude à des kilomètres à la ronde. Autour de ce palais majestueux, on distinguait des grappes de maisons aux fenêtres éclairées ou non. Et loin de la ville, tout là-haut dans le ciel, la lune et les étoiles à la fois magnifiques et immuables.
Donc c’était ici que la princesse-héritière passait ses nuits loin de sa chambre à contempler le palais. Quelle ironie. S’échapper d’un palais pour mieux l’admirer. Etrange. Folial songea qu’ils étaient loin de la ville et de tout. Il aurait pu lui arracher la gorge ici même avant qu’elle ne pousse un cri. Il aurait pu retourner au palais en silence, grimper le long des murailles pour retourner dans sa chambre et personne n’en saurait rien. On la retrouverait le lendemain matin, froide et morte. Alors il pourrait lever le voile sur son visage mystérieux, bleu et ivoire. Toutefois le démon renonça à cette pulsion. Pas maintenant. Pas tout de suite.

« Vous risquez de trouver le temps long. Je ne mène aucune affaire secrète qui puisse vous intéresser, et personne ne viendra ici me rejoindre. »

Evidemment qu’elle se doutait qu’il faisait tout cela pour l’espionner – elle n’était pas stupide. Caïm lui sourit.

«Je sais. » Il marqua une pause et leva le nez vers les étoiles. « Quoi qu’il en soit, c’est un endroit fantastique pour les rêveurs…et les observateurs d’étoiles. poursuivit-il, serein.

Un silence s’ensuivit. Le regard de Folial retomba sur le palais. L’Angor, une nation puissante. Assez puissante pour arrêter Crane, si seulement il ne disposait pas de moyens hors du commun. Une attaque surprise, ou un simple travail de l’intérieur suffirait à faire tomber Caemlyn et toute sa royauté. Dès que cette nation serait soumise à son pouvoir, l’empereur pourrait s’emparer de tout le continent. Et puis ce serait au tour de Crane de tomber, éventuellement. Non sûrement. En 325 ans d’existence, le démon avait remarqué que l’histoire se répétait sans cesse. Des guerres, des révolutions et pourtant toujours ces rois, ces souverains sans scrupules à la tête du peuple. Les humains resteront à jamais de misérables moutons.
L’ambassadeur prit le temps d’apprécier la brise nocturne, réfléchissant bien avant de se risquer à faire un mouvement sur ce grand échiquier. Il brisa le silence qui s’était installé par une simple question. Il se tourna vers elle.

« Pardonnez mon insolence, votre majesté, mais une question m’obsède… » Il marqua une pause, embêté te hésitant. « Pourquoi gardez-vous votre voile, même à l’intérieur du palais ? »
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeMer 9 Mai - 10:40

On pouvait accorder une qualité à l’ambassadeur : même s’il devait se douter que Dorothea ne croyait pas à ses histoires, il continuait à faire comme si de rien était, comme si le fait qu’elle le croit ou non n’ait pas d’importance. Cette petite remarque revenant sur l’observation des étoiles pouvait presque être perçue comme une petite moquerie envers son précédent mensonge. La Fille-Héritière sourit derrière son voile. Outre le fait que cet homme allait l’empêcher de penser à sa guise par sa simple présence, il promettait toutefois de ne pas être ennuyant ni de lui faire trouver le temps long.

À son grand étonnement, celui qui l’accompagnait garda longtemps le silence. Elle se dit que probablement à lui aussi, le grand air et les étoiles du ciel inspiraient la réflexion, et elle se détendit enfin, s’assit le dos contre un rocher de bonne taille et laissa couler le fil de ses pensées vers des choses tout à fait anodines n’ayant strictement rien à voir avec sa situation. Ses pensées la ramenaient des années en arrière, avant que sa mère ne soit couronnée. Sa vie était beaucoup plus simple alors, même si elle avait déjà un caractère plutôt grave pour une enfant. Elle n’était pas du genre à s’amuser beaucoup avec les autres, ni à faire de mauvais coups, ou à chercher l’interdit, mais au moins, elle n’était pas sans cesse encadrée par des gardes, pour sa sécurité. Maintenant, ces barrières qui lui étaient imposées lui donnaient le goût de la liberté, de cet interdit qu’elle n’avait jamais, auparavant, été tentée de goûter. Elle se revoyait à l’époque, courant dans les rues avec son frère …

« Pardonnez mon insolence, votre majesté, mais une question m’obsède… »

La jeune femme fronça les sourcils. Et voilà. Envolé le fil des pensées … Elle tourna brusquement la tête vers celui qui l’interpellait ainsi. Elle restait droite, et le voile lui permettait de cacher l’agacement de ses traits.

« Pourquoi gardez-vous votre voile, même à l’intérieur du palais ? »

Elle eut envie de simplement répondre qu’à l’instant, elle ne se trouvait pas à l’intérieur du palais. Mais elle retint ce commentaire un peu enfantin. Le fait est qu’elle détestait cette question. Juste pour m’ennuyer, pensait-elle chaque fois, pour me couper des autres, m’empêcher de voir le monde. Mais même si cette pensée s’imposait toujours à son esprit, elle savait que ça n’était pas le cas. Et quant à ce qui était de l’empêcher de voir, c’était rendu absurde par la nature même du voile. Il était fait par des artisans habiles, un tissu léger, qu’elle ne sentait presque pas, tissé de telle façon qu’elle voyait tout à la perfection, mais qui faisait se refléter toute source de lumière qui venait y frapper, rendant son visage impossible à voir pour le reste du monde.

Ce visage … elle avait passé plusieurs heures devant une glace, à se demander ce qu’il avait de si spécial pour qu’il ait cet effet dévastateur sur les hommes. Rien. Il n’avait pas d’angles particuliers, il était délicat, certes, comme on le veut pour une belle femme, mais rien ne le distinguait des autres. Il y avait bien son regard, aussi flamboyant que celui de sa mère, comme des braises, mais elle-même n’y voyait rien de sublime. Elle aurait aimé, rien qu’une fois, éprouver ce que les autres éprouvaient en la regardant.

« La reine tient à préserver sa fille du regard des hommes. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le palais est sans cesse assailli par des prétendants voulant demander ma main. Elle dit avoir autre chose à faire que de gérer les chagrins des amoureux, et que ce voile, s’il peut empêcher un homme de s’éprendre de moi, ne lui laissera sur les bras que les demandes des seigneurs voisins, pour des unions politiques. »

En effet, en évitant de monter son visage, elle « limitait les dégâts », comme disait sa mère. Les villageois ne tombaient pas sous son charme, et en gardant le voile au palais, c’était la même chose pour les serviteurs. On ne se retrouvait plus alors avec des demandes en mariage complètement ridicules, mais seulement celles qui, se fichant bien de l’allure de la princesse, cherchait simplement à obtenir de la visibilité ou de la puissance, ou encore simplement de l’or.

C’était la vérité, certes, mais ça n’était pas toute la vérité. Pour cela il aurait fallu qu’elle mentionne les origines démoniaques de sa mère, et cela vaudrait l’échafaud à celle-ci si le peuple devait être au courant.

« Car un homme avide de pouvoir, blessé dans son orgueil est plus facile à écarter qu’un homme éperdu d’amour, blessé au cœur. »

Elle avait dit cette phrase avec une drôle d’intonnation, comme si elle singeait les manières d’une autre personne. Elle imitait, en effet, sa mère qui répétait souvent ce petit adage. Elle l’avait aussi dit sur un ton extrêmement sérieux, mais après s’être interrompue, un rire très léger lui échappa : Frederick aurait sans doute trouvé son imitation très juste.
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MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeVen 11 Mai - 19:41

Le visage de la princesse demeurait un mystère complet. Où qu’elle aille, elle portait ce voile léger et brillant, masquant ses traits et par la même occasion ses émotions. Un vrai handicap en d’autres termes pour quelqu’un comme Caïm. Certes on lui avait confié la mission d’ambassadeur et non d’espion – malgré tout, un ambassadeur a accès à des informations plus personnelles sur la vie royale qu’un vulgaire espions. Les motivations et les craintes de la reine par exemple, seraient d’une grande utilité. Et dans ce voile qui dissimulait, le démon semblait y voir une sorte d’indice révélateur. Imitant la princesse, le démon s’assit simplement dans l’herbe, comme n’importe quel homme du peuple.

« La reine tient à préserver sa fille du regard des hommes. Vous n’êtes sans doute pas sans savoir que le palais est sans cesse assailli par des prétendants voulant demander ma main. Elle dit avoir autre chose à faire que de gérer les chagrins des amoureux, et que ce voile, s’il peut empêcher un homme de s’éprendre de moi, ne lui laissera sur les bras que les demandes des seigneurs voisins, pour des unions politiques. »

« La reine », « elle ». Dorothea Von Lysfeld parlait via l’intermédiaire de sa mère, ne laissant place à aucun jugement de valeur de sa part. Soit car elle considérait qu’elle n’avait pas à porter de jugement sur les décisions de sa mère, soit car elle-même consentait à ce pacte raisonnable. Cependant, comment pouvait-elle être sûre que ses prétendants moins légitimes avaient bien été séduits par sa beauté et non par son rang ? Il fut un temps on les aurait pendu pour avoir montré si peu de respect à la princesse. Le royaume d’Andor devenait un peu plus laxiste apparemment. Un autre élément réveilla la curiosité de l’ambassadeur. La princesse était en âge de se marier depuis déjà 4 ans, en général on ne laisse pas traîner les choses. Peut-être que les offres des royaumes voisins ne satisfaisaient pas l’appétit de la reine. Toutefois, elle devrait réprimer ses ardeurs, dans quelques années, la princesse ne serait plus autant convoitée…A moins qu’elle ne tente de retarder d’éventuelles prétendants pour la protéger ? Mais de quoi ?
L’homme ne pouvait qu’émettre des hypothèses, il ne possédait aucune certitude.

« Car un homme avide de pouvoir, blessé dans son orgueil est plus facile à écarter qu’un homme éperdu d’amour, blessé au cœur. »

La jeune fille gloussa légèrement. Il ne fallait pas être un génie pour reconnaître ce genre de parole, c’était sa majesté la reine tout craché. Elle affectionnait particulièrement ces tournures de phrases archaïques et les arguments d’autorité. Folial sourit malicieusement.

« La reine parle-t-elle à travers vous ? Je reconnais là ses sages paroles… »

Et très sage en effet, sa majesté ne se trompait pas avec cette adage, Folial en était la preuve vivante. Il allongea son long corps dans l’herbe légèrement humide. Les étoiles se reflétaient sur la surface de ses yeux, trop brillants pour être complètement naturels.

« Un homme blessé dans son orgueil cherchera simplement à retrouver sa dignité, à prendre une juste revanche, tandis qu’un homme blessé dans son cœur peut faire du monde une terre brûlée avant de trouver l’apaisement. »

Folial songea un moment à Gwendolynn. Il avait regardé ces mêmes étoiles, immuables, allongés dans l’herbe haute, partageant quelques baisers. Il serra le poing. C’était son but en quelconque sort. Brûler le monde, le rendre chaotique mais surtout…ce qu’il souhaitait le plus, c’était anéantir toute forme de royauté. Par pour la liberté du peuple. Non il voulait juste leur prendre tout ce qui était cher à leurs yeux, lentement, avant de leur arracher leur dignité, leur pouvoir et les abaisser au même niveaux que ces paysans sales qui remplissent leur panse de bière pour oublier leur misère.

« Quoiqu’il en soit, n’ayez pas peur votre majesté, je n’ai pas l’intention de vous courtiser » ajouta-t-il sur le ton de la plaisanterie.

L’atmosphère désormais un peu plus détendue, l’ambassadeur resta silencieux un moment. Il ferma les paupières et respira les parfums de la nuit. Est-ce qu’un peuple peut suivre une princesse sans visage ? Il semblait bien que oui. La demoiselle prenait sa fonction très au sérieux, malgré ses escapades nocturnes elle semblait accepter son sort sans réticence. Elle savait ce qui l’attendait et ne faisait pas d’illusion à ce sujet. Quelqu’un de fort et de pragmatique, il ne fallait pas en attendre moins de la fille de la reine.

Caïm resta silencieux, le visage sans expression, comme endormi. Jusqu’à ce que parvint à ses oreilles un son à la fois proche et lointain, celui de brindilles qui craquent lorsqu’elles sont écrasées par des bottes. Pas de subtilité dans ce craquement, c’était régulier. Et des voix d’hommes qui baragouinaient un charabia inintelligible. Probablement des pauvres paysans qui récupéraient les fruits de leurs pièges à glue dans les bois. Bien qu’alerte du danger, le démon ne fit pas un geste.

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Dorothea von Lysfeld
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Sweet escape [PV Dorothea] _
MessageSujet: Re: Sweet escape [PV Dorothea]   Sweet escape [PV Dorothea] Icon_minitimeLun 21 Mai - 9:33

Dorothea fut contente que son interlocuteur reconnaisse son imitation, mais elle coupa tout de même très rapidement cet éclat de rire qui lui avait échappé pour se concentrer sur ce que disait l’homme à ses côtés, complétant ses propres paroles, ou plutôt celles de sa mère. Elle hocha doucement la tête, mais n’ajouta rien.

« Quoiqu’il en soit, n’ayez pas peur votre majesté, je n’ai pas l’intention de vous courtiser »

Sous son voile, la princesse sourit et secoua doucement la tête. Elle n’avait pas l’habitude de craindre quoi que ce soit. On la protégeait sans cesse, on la prenait pour une enfant, une demoiselle fragile comme toutes les autres. Ce qui était le plus étrange, c’était que sa mère avait elle aussi l’air de le penser, alors qu’elles étaient faites du même sang, de la même volonté et de la même force.

« Si je peux me permettre, vous perdriez royalement votre temps. Je ne peux qu’imaginer ce que d’être à la botte de Cain doit exiger de vous. On le dit très exigeant.»

Les gens oublient facilement, songea-t-elle. Les peuples étrangers de l’Andor avaient complètement oublié, mais les citoyens de l’Andor avaient encore sur le cœur cette terrible situation s’étant produite des siècles plus tôt, lorsqu’une reine prit pour la première fois un époux et partagea son pouvoir à un homme alors qu’elle était éperdue d’amour. Le trône de l’Andor n’était pas fait pour qu’un homme s’y assoit, où même s’en approche. L’Andor n’avait jamais eu que des reines, et cela ne changerait jamais. Elles pouvaient collectionner les amants, pour assurer leur descendance, mais prendre époux, jamais. Mais les gens oubliaient, et les demandes de pays voisins affluaient vers le palais. En général, toutes les filles héritières de l’Andor avait été courtisées par les hommes du peuple, mais seulement dans le but de s’unir charnellement. Pour Dorothea, même le peuple semblait oublier sa vieille rancœur contre son ancienne reine déchue. Sans doute l’œuvre du sang qui coulait dans ses veines.

Elle allait ajouter quelque chose, mais elle entendit elle aussi les pas plusieurs mètres plus loin, sous le couvert des arbres encore. Elle lança un regard rapide à Caïm, qui semblait toujours très calme. Habituellement, les hommes n’étendaient pas leur marche jusque dans la clairière, mais elle savait ce qu’elle aurait à faire, s’ils devaient s’approcher et l’apercevoir. Pour tout ceux qui n’avaient jamais vu son visage, ce voile l’identifiait clairement comme la Fille-Héritière, mais sans le voile, elle n’était personne. Elle espérait toutefois qu’elle n’aurait pas à s’en départir, consciente de ce dont il la protégeait. Elle tendait l’oreille, inquiète, et entendit les pas se rapprocher. Un juron grossier s’échappa de ses lèvres, le genre de jurons que l’on n’entend que dans les tavernes malfamées, la dernière chose qu’on s’attend à entendre de la bouche d’une princesse. Elle s’agita sur place, porta les mains à hauteur de son visage puis se ravisa.

« Votre visage est peu connu du peuple. Ironiquement, le mien l’est sans doute encore moins. Si ces gens nous aperçoivent, ils croiront à une rencontre nocturne tout à fait banale, comme il s’en voit toutes les nuits. Je … »

Elle se fit hésitante, chercha ses mots.

« Je n’enlèverai le voile que s’ils doivent nous voir mais si j’ai à le faire... je vous prie de ne pas me regarder. »

Et de me protéger contre les hommes qui m’apercevront, décida-t-elle de garder pour elle-même.
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